Anecdotes étonnantes sur les îles parisiennes
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Mise à jour le 27/01/2021
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Les îles parisiennes ont été, selon les époques, nombreuses sur la Seine, et même sur la Bièvre aujourd'hui recouverte. Voici quelques anecdotes amusantes ou étonnantes sur ces îles toujours à flot ou disparues.
Coupée en deux puis recollée, l'île Saint-Louis a eu plusieurs noms
En 867, bien avant son urbanisation, l'actuelle île Saint-Louis est
appelé l’île Notre-Dame. Elle est reliée à la rive gauche du fleuve par
une passerelle, à l’emplacement de l’actuel pont de la Tournelle. Elle
sert essentiellement de zone de pâturage et d’entrepôt, et parfois à des
cérémonies chevaleresques.
Au XIIIe siècle, lorsque Paris est fortifié par
l’enceinte de Philippe Auguste, un chenal coupe en deux l’île dans le
prolongement des murs d’enceinte. La partie Ouest (les deux tiers) garde
le nom d'île Notre-Dame, et la partie Est prend le nom d'île aux
Vaches. L'île aux Vaches restera inhabitée et essentiellement recouverte
de prairies.
Mais les deux îles sont à nouveau réunies à la fin du XVIIe siècle, lors de l'opération urbaine qui forme l'actuelle île Saint-Louis. Le chenal qui les sépare est comblé.
Depuis 1725, l’île Saint-Louis tire son nom du roi Louis IX,
surnommé Saint Louis. Selon la légende, il avait l’habitude de venir
prier sur l’île aux Vaches et y aurait pris la croix avec ses chevaliers
en 1269 avant de partir pour la huitième croisade, celle qui lui fut
fatale.
Pendant la Révolution, l'île Saint-Louis prend le nom de l'île de la
Fraternité. La construction d’un nombre important d’hôtels particuliers
la fit aussi surnommer « l’île des Palais ».
Il aurait existé une île qui ne servait à rien
Au pied de l’Assemblée nationale, une partie du quai était séparée
de la rive et se nommait l’île merdeuse. C'est en tout cas ainsi que
cette île, dont on ne trouve trace sur aucun plan, est évoquée en 2015
par Nicolas d’Estienne d’Orves, dans son Dictionnaire amoureux de Paris.
Deux sites la mentionnent aussi brièvement, arguant que son nom
viendrait de sa petitesse et de son inutilité. D'autres la décrivent
comme "égout à ciel ouvert". Ce qui expliquerait peut être un peu plus
son nom évocateur… Reste que le mystère demeure.
Il a été envisagé de réunir l'île de la Cité et l'île Saint-Louis
Pierre Patte, architecte né en 1723, travaillait dans les années
1760 sur l'éventualité de rassembler l'île de la Cité et l'île
Saint-Louis. L'idée était d'y créer une immense place en l'honneur du
roi, d'ériger une énorme église avec, face à elle, une statue de Louis
XV…. Celle d'Henri IV étant déplacée à l'extrémité Est de l'île sur une
grande place circulaire.
L'architecte arguait que chacune de ces deux îles était née de la
réunion d'îlots par comblement des bras les séparant. On l'a vu plus
haut, pour l'île Saint Louis.
L 'île de la Cité, à la fin du XVIe siècle, a aussi
annexé deux îles : l’île aux Juifs, qui tire son nom des exécutions
terribles qui y étaient pratiquées pendant le Moyen Âge, et l'île de la
Gourdaine. La construction du Pont Neuf par Henri IV, de 1577 à 1607,
entraîne la réunion des ces îles à l'île de la Cité. C'est sur l'espace
ainsi ajouté que l'on construira la place du Pont Neuf, la place
Dauphine et le square du Vert Galant.
L'île Louviers, l'île disparue des fêtes royales
Celle-ci a totalement disparu du paysage parisien… ou presque : on
peut encore repérer aujourd'hui son ancien emplacement sur les plans de
Paris, comme nous le montre Les yeux d'Argus en nous contant son histoire avec une riche iconographie.
D’environ 400 m de long, cette île était située en amont de l'île
Saint Louis, entre le quai Henri IV et le boulevard Morland. Elle se
nommait aussi île aux Javiaux car elle était formée d’un amas de sable
et de limon (« le javeau ») charriés par la Seine et la Bièvre.
Elle a connu des heures éclatantes en étant le lieu de nombreux
spectacles ou feux d'artifice pour le plaisir des rois, aux XVIe et XVIIe siècles. Puis en 1700, elle est acquise par la ville de Paris et louée aux marchands de bois parisiens, comme lieu de stockage.
Elle disparaît sous le règne de Louis-Philippe avec les premiers
grands travaux de modernisation. En 1840, le bras de la Seine qui
séparait l’île de la rive droite de Paris est comblé. L’ile Louviers
perd son statut d’ile et est réunie au quai Morland. L’ancien bras de
Seine comblé, devient le boulevard Morland.
Voir l'île Louviers sur ce plan