Restauré, « Le Défenseur du Temps » rythme à nouveau le Quartier de l'Horloge

Actualité

Mise à jour le 06/03/2023

Un an après son retrait de l’espace public, l’œuvre monumentale et hors-normes « Le Défenseur du Temps » retrouve son écrin historique. Rénovée avec soin, cette « sculpture automate » de Jacques Monestier anime de nouveau, comme à ses plus beaux jours, l’activité de la rue Bernard-de-Clairvaux.
Quatre mètres de haut, une tonne de laiton suspendue au-dessus des allées et venues des passant·e·s, du bruit, du mouvement… « Le Défenseur du Temps » n’est pas une œuvre qui passe inaperçue ! Elle rythme la vie du Quartier de l’Horloge, qui tire justement son nom de cette œuvre.
Œuvre d’artisanat d’art, geste artistique d’une rare audace, l’horloge monumentale créée par Jacques Monestier fut installée en septembre 1979 dans un ensemble alors inachevé, rue Bernard-de-Clairvaux. Malheureusement, elle ne résista pas au passage du temps et dut être mise à l’arrêt en 2003. À cause de ses dimensions et de son concept exceptionnels, les exigences de son entretien et de sa trop coûteuse restauration ont longtemps empêché de lui redonner vie.
Le temps comme un mouvement
Car outre ses proportions inhabituelles, Le Défenseur du Temps n’est pas une œuvre figée dans le temps et l’espace. C’est un authentique automate : l’artiste Jacques Monestier se définit en effet lui-même comme un « sculpteur d'automates », cherchant à fait revivre l’art ancien des automates en créant de véritables sculptures animées, utilisant toutefois les techniques les plus modernes.
Le Défenseur du Temps est ainsi une « horloge à automates ». À proximité du cadran, un homme juché sur un rocher muni d'un glaive et d'un bouclier se bat contre un oiseau, un dragon et un crabe, qui représentent respectivement le ciel, la terre et la mer.
Toutes les heures de 9h à 22h, il combat l'un des trois animaux choisis par un programmateur de hasard ; à 12h, 18h et 22h, les trois animaux attaquent en même temps. Pendant que l'homme combat, il est accompagné par des sons de déferlement de vagues, de grondements de terre ou de souffle de vent selon l'animal choisi…
Le Défenseur du Temps retrouvé
C'est sous l’impulsion de l’artiste contemporain Cyprien Gaillard, et sur les recommandations de Jacques Monestier lui-même, que l'œuvre a été retirée en février 2022 puis rénovée par l'entreprise Prêtre et Fils, de Mamirolle (Doubs), spécialisée dans l’horlogerie monumentale. Son expertise a permis de redonner tout leur lustre au personnage, aux animaux et au cadran de l'horloge, en laiton martelé et doré à la feuille, ainsi qu’au rocher fait de laiton oxydé.
La rénovation a consisté tant en la restauration de l’aspect visuel qu’en la modernisation de l’automatisme et de l’horloge mère, notamment pour faciliter les opérations de maintenance futures. L'opération a duré huit mois, pour un coût de près de 140 000 euros. Une somme prise en charge par la Fondation Lafayette Anticipations, où l'œuvre fut exposée de septembre 2022 à janvier 2023, dans le cadre de l’exposition HUMPTY\DUMPTY de Cyprien Gaillard.
Cette exposition ayant pris fin, « Le Défenseur du Temps » a retrouvé le 6 février son emplacement d’origine, en présence du Maire de Paris Centre qui a salué le travail de rénovation opéré sur cette œuvre emblématique du Quartier de l’Horloge. Une œuvre sans équivalent dans la capitale, majestueuse et poétique, qui fera à nouveau battre le cœur du quartier, et vaudra assurément le détour par la ruelle discrète où elle trône désormais de nouveau.