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Les plus beaux tableaux des églises parisiennes

Mise à jour le 04/03/2021
Avec la crise sanitaire, la culture est en berne et les musées doivent garder leurs portes closes. Des chefs-d'œuvre de grands peintres demeurent pourtant accessibles au public, en toute gratuité : au cœur des églises parisiennes se nichent des tableaux monumentaux.

Le Christ au Jardin des Oliviers, d'Eugène Delacroix

Lorsque Delacroix reçut la commande de ce tableau en 1824, il n’était encore qu’un jeune artiste à la célébrité montante. Pour cette scène représentant le Christ priant avant l’arrestation qui le conduira à sa crucifixion, Delacroix, bien qu’athée, exprime avec profondeur l’intensité de la prière et la souffrance du Christ, laissé seul par les apôtres endormis. Il centre sa composition sur le dialogue muet avec les anges éplorés, entrelacés dans une magistrale nuée lumineuse et dorée. Sa maîtrise des couleurs et des effets lumineux est renforcée par son dessin enlevé et vigoureux et par son sens de la mise en scène.
Le Christ au Jardin des Oliviers fut exposé au Salon de 1827 et ensuite affecté à l’église Saint-Paul-Saint-Louis (4e). La façade remarquable de cet édifice a été restaurée en 2011, ainsi que l’horloge de 1627. Le tableau a été restauré en 2017–2018, puis prêté au Louvre et au Metropolitan Museum of Art, à New-York, en 2018 dans le cadre de l’exposition Delacroix et en 2019 au Petit Palais dans le cadre de l’exposition Paris Romantique.
Crédit photo : QuefaireàParis
Église Saint-Paul-Saint-Louis
99, rue Saint-Antoine 75004 PARIS

L’Adoration des mages, de Claude Vignon

Claude Vignon compte parmi les peintres parisiens de la première moitié du XVIIe siècle les plus célèbres. Peu après son retour de Rome, il peint en 1625 cette Adoration des mages pour le maître-autel de l’église abbatiale Saint-Victor (située près de l’actuel Jardin des plantes, aujourd’hui détruite).
Le peintre entraîne le spectateur dans la féerie d’une composition ouverte et rayonnante. Au centre, la Vierge présente l’Enfant Jésus aux Rois mages. Fastueusement vêtus, ils apportent leurs présents dans de splendides pièces d’orfèvrerie. Agenouillé, sa couronne posée au sol, Gaspard contemple l’Enfant avec vénération. Melchior se tient derrière lui, tandis que Balthazar se tourne vers le spectateur pour mieux l’inviter à entrer dans la scène. Saint Joseph, à droite, regarde les trois arrivants avec stupeur.
Vignon déploie une manière où la verve du langage pictural, le raffinement des couleurs et des détails sont mis au service d’une grande lisibilité de la scène représentée. Il répond en cela aux préceptes de l’Eglise, dictés au lendemain des guerres de Religion opposant catholiques et protestants: la peinture doit toucher directement le fidèle, en privilégiant les sujets simples et émouvants. Ce tableau a été restauré en 1993.
Crédit photo : QuefaireàParis
Église Saint-Gervais-Saint-Protais
Place Saint-Gervais 75004 PARIS

Saint Louis visitant les pestiférés, d'Ary Scheffer

Peintre français d’origine hollandaise, Scheffer vécut à Paris et sa demeure, rue Chaptal (9e), aujourd’hui propriété de la Ville de Paris, est devenue le musée de la vie romantique.
Bien que décorant une église, ce tableau semble au premier abord plus historique que religieux. Il représente le roi Louis IX visitant les pestiférés à Tunis, lors de la VIIIe et dernière Croisade en 1270, durant laquelle il mourut. Le visage émacié et blafard, soutenu par son fils Philippe, il parait désespérément implorer le ciel de ses prières, à la vue des malades qui gisent à ses pieds et du fidèle et vieux seigneur croisé qui lui étreint le bras en un ultime hommage.
Ce tableau se trouve dans la cathédrale Sainte-Croix-des-Arméniens. Cette église fut construite au XVIIe siècle. C’était la chapelle du couvent des petits capucins du Marais, qui fut détruit à la Révolution. L’église, conservée, fut agrandie au XIXe siècle par Victor Baltard. Elle fut affectée au culte catholique arménien en 1970. Le tableau a été restauré en 2019, à l’occasion de la rénovation de l’édifice.
Crédit photo : QuefaireàParis
Cathédrale Sainte-croix des arméniens
13 Rue du Perche 75003 PARIS

Tobie et l’ange, de Santi di Tito

Dans la chapelle Sainte-Geneviève de l'église Saint-Eustache se trouve ce magnifique tableau, peint à l’huile sur panneau de bois, vers 1575, par Santi di Tito, peintre maniériste italien de l’école florentine. Il fut saisi par les armées napoléoniennes en Autriche, comme de nombreux chefs-d’œuvre, puis rapporté à Paris.
Le sujet est issu de l’Ancien Testament, du livre de Tobie. Le jeune Tobie est envoyé par son père dans une contrée lointaine pour se faire payer une dette. Il est accompagné de l’Ange Raphaël qui le protège des dangers encourus. Ce dernier lui indique comment il peut guérir la cécité de son père avec le fiel, le cœur et le foie d’un poisson. Sur le tableau, l’ange guide le jeune homme sur le chemin du retour. Tobie tient le monstrueux et dangereux poisson qu’il a pêché ainsi que l’argent récupéré. Sans regarder la route, Tobie se laisse guider par l’Ange, attitude qui symbolise sa confiance et son abandon à Dieu.
Dans ce tableau au cadrage serré, les personnages sont élancés et dansants, les draperies volantes et la gestuelle gracieuse. Les coloris jouent sur les oppositions des roses clairs, des bleus pâles et des verts, formant des harmonies acidulées et délicates. Il émane de cette œuvre un lyrisme teinté de douceur.
Crédit photo : QuefaireàParis
Église Saint-Eustache
2 Impasse Saint-Eustache 75001 PARIS

Adoration des Mages, de Carles Van Loo

Cette œuvre monumentale, réalisée en 1739 par le peintre français Charles André Van Loo dit Carle Van Loo, met en scène l’Adoration des Mages dans un décor architectural antique recouvert d’une discrète végétation. Sous le regard attentif de trois angelots, la Vierge présente son enfant assis sur un socle aux trois mages, reconnaissables à leurs riches vêtements ornés de fourrure et de plumes et à leurs cadeaux: l’or, l’encens et la myrrhe contenus dans des coffrets précieux.
Le regard du vieillard agenouillé devant l’Enfant Jésus est dirigé vers les marches sur lesquelles se trouvent sa couronne mais aussi le coffret qui contient son présent. À proximité gît une statue antique brisée, évoquant une idole païenne, et son socle. Ces détails, ainsi que le geste de saint Joseph, qui désigne la scène à une foule aux habits orientaux, permettent également d’évoquer l’évangélisation menée par les missionnaires. L’œuvre, restaurée en 2013, a retrouvé tout son éclat et ses couleurs chatoyantes.
Crédit photo : QuefaireàParis
Église Notre-Dame de l’Assomption
Place Maurice Barrès 75001 PARIS

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